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« Comme tous les aveugles, ils doivent s’avancer, c'est-à-dire s’exposer, courir l’espace comme on court un risque. Ils appréhendent l’espace de leurs mains avides, errantes aussi, ils y dessinent de façon à la fois prudente et audacieuse, ils calculent, ils comptent avec l’invisible »
« On guette, on réfléchit à ce qu’on voit, on réfléchit ce qu’on voit en retardant le moment de conclure. Gardant la chose en vue, on la regarde. Le jugement est suspendu à l’hypothèse. »


Jacques Derrida " Mémoires d’aveugle"

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La scénographie installe, structure, définie l’espace. Elle fait circuler l’air et la lumière entre les espaces et les corps, entre le visible et l’invisible. Elle organise les rapports d’échelle et la perspective. Elle mène le spectateur  de la proximité à l’éloignement, du gros plan au plan général. La scénographie est ce qui est livré au regard de l’autre. Elle fabrique, « bricole » les choses et les rend palpables pour le spectateur qui  est alors celui qui perçoit tout ce qui est présent, comme une part de  lui  même. Elle guide le spectateur de la cécité vers l’étonnement, au sens de l’émotion violente du questionnement.

La scénographie doit jouer sur le temps et la durée. Elle transforme l’espace et change la réalité de la scène. Dans cet espace ainsi créé, se joue une compréhension et une représentation du monde.

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